Voici deux ans, Distritech a été approché par Bednar en vue d’assurer l’importation de son matériel. Côté belge, cette opportunité permettait d’étendre la gamme vers des outils de travail du sol, des semoirs de grande largeur ou encore des herses et bineuses. Nous avons voulu en savoir davantage sur le constructeur tchèque…
Un peu plus d’un an après avoir ajouté la marque à son portefeuille, l’importateur a organisé une visite en République tchèque, à la découverte des usines de son partenaire, dont les valeurs sont l’innovation technologique, les connaissances agronomiques et, concernant les outils, la productivité élevée et la simplicité d’utilisation.
Tout comme Joskin, Bednar est une entreprise familiale dirigée par son fondateur, Ladislav Bednar. Ce septuagénaire énergique est assisté par sa femme et ses deux fils. Le premier, Jan, est directeur des ventes. Il se concentre sur l’expansion de la marque dans le monde entier et prospecte actuellement de nouveaux territoires de vente. Le second, Vojtech, endosse quant à lui la fonction de directeur des ventes.
Les outils de la marque sont exportés dans une quarantaine de pays. En Belgique, ils sont distribués par le réseau de concessionnaires travaillant avec Distritech et ont déjà fait l’objet de plusieurs démonstrations.
De l’exportation à la conception d’outils
La naissance de Bednar remonte à 1997, quelques années après la dissolution de la Tchécoslovaquie. Ladislav Bednar débute alors l’importation de John Deere en République tchèque mais se lance aussi, par le biais d’une société baptisée Strom Export, dans l’exportation d’outils agricoles tchèques.
Un an plus tard, la société se lance dans la construction de son propre matériel et dévoile un déchaumeur à disques. En 1999, la gamme s’étend, avec un autre déchaumeur à disques. En parallèle, la livrée des outils évolue, passant du rouge au vert. Une couleur qui n’est pas sans rappeler celle du matériel importé.
Un nouveau changement de couleur est effectué en 2003, lorsque le vert est remplacé par le jaune actuel, sous l’impulsion de John Deere. En 2013, le nom Strom Export a finalement été abandonné, au profit de Bednar.
Des investissements dans l’expédition et la peinture
Si, durant ses premières années d’existence, la société louait ses locaux, elle s’est rapidement installée sur son propre site, lui-même progressivement agrandi afin de suivre l’évolution des ventes.
C’est donc à Rychnov nad Kneznou, à quelques encablures de la frontière tchéco-polonaise, que se situent les installations de Bednar depuis 2006. Autour de l’usine, 20ha de terrain, propriétés de la société, sont disponibles et pourront être bâtis selon les besoins. Un nouveau centre d’expédition était en cours d’achèvement lors de notre visite.
La peinture des pièces est actuellement l’étape limitant la production. C’est pourquoi la construction d’un atelier de peinture plus grand figure dans les projets. Une cabine de sablage plus vaste devrait s’y ajouter. En effet, de nombreuses pièces constitutives des outils sont soudées et fournies par divers sous-traitants. Cela permet à Bednar de négocier les prix et de jouir d’une certaine flexibilité, dans cette région particulièrement active dans le travail du métal.
Mais les châssis et autres éléments livrés doivent aussi être sablés, afin d’être parfaitement propres avant de pénétrer dans l’atelier de peinture où un revêtement en poudre leur est appliqué. Par la suite, l’assemblage s’effectue avec une certaine ergonomie pour le personnel.
C’est un élément qui mérite d’être souligné, étant donné la forte concurrence que se livrent les entreprises tchèques en matière de main-d’œuvre.
Aucune augmentation pour 2025
Outre le site de Rychnov nad Kneznou, la société possède un bureau administratif et un service recherche et développement à Prague. Les engins ysont développés en collaboration avec des agronomes, car la société s’est fixée pour objectif de commercialiser des «solutions agricoles» et non uniquement des machines.
Pour 2025, le fabricant n’annonce aucune augmentation tarifaire. Il affirme avoir élaboré une stratégie basée sur des remises accordées en cas de précommandes. Avec un carnet de commandes connu, il peut négocier des prix fixes avec ses fournisseurs et sous-traitants. Ce qui lui permet de ne pas augmenter ses prix de vente aux agriculteurs.
D’après Tim Decoster