Après une édition 2022 en demi-teinte et l’absence annoncée de plusieurs exposants de premier plan, de grandes questions planaient au-dessus du Sima 2024. Qui n’aura finalement pas lieu…
Les organisateurs du Sima ne cessent de nous surprendre. L’édition 2022, celle du centenaire, était caractérisée par un changement de dates, se tenant en novembre plutôt qu’en février, et de nom, adoptant l’appellation « Salon international des solutions et technologies pour une agriculture performante et durable ». Cependant, le salon avait quelque peu déçu les habitués, à qui on promettait « une édition internationale et innovante, tournée vers l’avenir ».
Le changement de date y était pour quelque chose. Certains agriculteurs menaient encore de front arrachages de betteraves et semis de froment. Du côté des exposants, certains étaient absents, ayant préféré participer à l’Eima (Bologne) ou à Eurotier (Hanovre), tandis que d’autres avaient revu à la baisse la surface de leur stand. Ainsi, JCB, Manitou, Alpego, Same Deutz-Fahr ou encore Joskin, pour ne citer qu’eux, étaient bien loin de la capitale française.
Suite aux annulations et à la crise agricole
À la clôture du salon, rendez-vous avait été donné aux exposants et visiteurs pour l’édition 2024, programmée du 24 au 28 novembre. Avec un nouveau changement de nom au programme ; le Sima devenant le Salon international des mutations agricoles.
Dans les mois qui ont suivi, plusieurs constructeurs ont annoncé décliner l’invitation des organisateurs. Voyan cette liste s’allonger, Axema, co-organisateur du salon et représentant des acteurs de l’agroéquipement, a purement et simplement annulé cette édition 2024. Le contexte actuel de baisse de marché et de crise agricole, partout en Europe, a également contribué à cette décision.
L’annonce en a été faite aux exposants le 2 février. La communication qui leur a été envoyée indique que l’événement se tiendra à nouveau en 2026, sans qu’aucune date précise ne soit annoncée. La concurrence de l’Eima, en pleine croissance, vient s’ajouter à celle d’Agritechnica, dont le leadership est incontesté. L’avenir du Sima, qui fut pourtant une véritable vitrine du machinisme agricole, semble bien sombre…
Il reste environ deux ans aux organisateurs pour réagir et rebâtir un salon qui corresponde aux attentes des exposants et visiteurs, tout en apportant son lot d’innovations. Pour ce faire, de nouveaux partenaires de la filière sont attendus, « afin de valoriser l’innovation et les techniques agricoles qui font la force de l’agriculture ».
Jérémy Vandegoor